Lutter contre les stéréotypes de genre dans la mode enfantine

Lutter contre les stéréotypes de genre dans la mode enfantine

Même si la société fait, jour après jour, de gros progrès en faveur de l’égalité homme/femme, on peut constater que les rôles de genre que l’on donne aux enfants sont toujours marqués, accentués par leur éducation et par notre société de consommation.

Lutter contre les stéréotypes de genre dans la mode enfantine

On le sait, le rose pour les filles et le bleu pour les garçons est un stéréotype et pourtant, lorsque l’on rentre dans une boutique pour enfant, on différencie très vite l’espace filles de celui des garçons. L’univers filles regorge de rose, de princesses et de paillettes, là où le bleu et les super-héros sont omniprésents chez les garçons.

C’est ainsi, qu’en 2017, Alice, petite américaine de 5 ans, fan de dinosaures, de voitures et de super-héros, a décidé d’écrire à la marque Gap car elle ne se retrouvait pas dans les rayons filles et regrettait qu’ils ne soient pas aussi cool que ceux des garçons. Le PDG lui répondra en personne que ses équipes de designers allaient y travailler. Alors même si depuis l’enseigne a lancé plusieurs gammes de vêtements unisexes, le marketing genré de la mode enfantine est toujours bien présent. Une tendance à la neutralité commence à se développer avec quelques collections « no gender » qui apparaissent au sein des marques, et dont on peut saluer l’initiative, mais on regrette qu’elles viennent généralement en complément des collections filles et garçons.

Pourtant, le rose n’a pas toujours été associé au féminin et le bleu au masculin. En effet, au Moyen-Age, le rose était plutôt une couleur masculine, symbole de force et de virilité. De même, le bleu était très souvent porté par les petites filles, cette couleur étant associée à celle de la vierge Marie. Rappelez-vous également dans les années 1950, la distinction vestimentaire selon le genre pour les enfants n’existait pas. Les filles et les garçons portaient les mêmes vêtements, les mêmes couleurs, souvent transmis du grand frère à la petite sœur. C’est seulement quelques années plus tard que les marques ont décidé de séparer les genres, pour vendre plus. Tout est une histoire de marketing.

Aujourd’hui, les stéréotypes sont profondément ancrés dans nos modes de vie et d’achat. Et la pression sociale est très forte, surtout pour les garçons qui aimeraient sortir des codes. Car si une fille porte un pantalon avec des baskets, elle va peu attirer l’attention car les vêtements garçon sont plutôt considérés comme unisexe. A contrario, le rose, les jupes ou les paillettes sont associés au féminin et un garçon qui porte une jupe ou une robe sera probablement montré du doigt car considéré hors norme.

Alors il est peut-être temps d’ouvrir les yeux sur nos actes du quotidien qui nourrissent les préjugés de genre, non ? Mais en fait pourquoi est-ce si important de combattre les stéréotypes ? Tout simplement car cela participe à la construction des inégalités, et ce, dès le plus jeune âge. Les vêtements de fille sont souvent affublés d’adjectifs comme jolie, coquette, élégante alors que sur ceux des garçons on peut lire fort ou même courageux. Une princesse est passive et attend qu’on la délivre alors qu’un super-héros sauve le monde. Ce n’est là que quelques exemples de l’inégale valeur entre les vêtements de filles et de garçons. Et il est évident que cela va influer les comportements de nos enfants qui auront un impact sur le choix de leurs études, donc leurs métiers, bref, de leur vie entière. Une éducation non genrée va aider nos enfants à se construire selon leurs propres goûts, sans être influencés par ceux de la société. Mais alors comment élever son enfant sans se soumettre à certains clichés alors que les stéréotypes se cachent partout ? Comment permettre à nos enfants de choisir librement ?

Tout d’abord, je pense qu’il est essentiel de s’interroger sur ce que l’on veut transmettre à nos enfants et les clichés que l’on ne veut pas reproduire. Faire son introspection et tenter d’analyser les messages que l’on transmet, même involontairement, est une première étape. Ne cherchez pas à atteindre la perfection mais gardez votre esprit en alerte pour limiter le conséquences, ne serait-ce que sur les points qui sont importants pour vous.

Ensuite, vous pouvez interroger votre enfant sur sa propre perception du sujet et l’inviter à y réfléchir. Lui expliquer votre point de vie et lui proposer des alternatives est déjà un grand pas. Dire à une petite fille qu’elle a le droit d’aimer les t-shirts de Batman et qu’un garçon peut porter du rose par exemple. L’idée n’est pas d’entrer en conflit avec vos enfants, rassurez-les car ils doivent pouvoir porter, de temps en temps, des vêtements stéréotypés s’ils le souhaitent, mais peut-être pas au quotidien. Faites attention à ne pas diaboliser le rose et les paillettes ou les super-héros, tentez plutôt d’éveiller les consciences par le dialogue.

Et surtout, n’oubliez pas que l’éducation commence par l’exemple. Les enfants observent beaucoup ce qui les entoure. Ils sont influencés par leur monde extérieur, et aussi et surtout, par vous. Une mère qui porte des pantalons pourra plus facilement inciter sa fille à en porter. De même, un garçon qui voit son père en rose adoptera cette couleur plus facilement. Gardez aussi en tête que, dans les fratries, les ainés sont souvent des modèles pour leurs petits frères et sœurs, d’où l’importance d’établir un dialogue avec tous vos enfants.

Imaginer un futur moins genré est possible, dans celui de la mode mais aussi dans d’autres domaines. Pourquoi ne pas organiser demain les rayons enfants par taille plutôt que par sexe ? Pourquoi ne pas inventer des super-héros pour enfant qui cassent les codes ? Nous avons notre destin entre nos mains et notre responsabilité est collective. L’école, les éditeurs de livres, les créateurs de dessins animés, les distributeurs, et tous les parents ont un rôle important à jouer. Alors commençons tout simplement par ouvrir le débat, c’est la première étape pour ensuite changer le regard de notre société sur le sujet.

Et vous, qu’en pensez-vous ?

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